Tuesday, September 1, 2015
NONA PORTA
"Viens. Le sentier s’enfonce aux gorges du Cyllène.
Voici l’antre et la source, et c’est là qu’il se plaît
A dormir sur un lit d’herbe et de serpolet
A l’ombre du grand pin où chante son haleine.
Attache à ce vieux tronc moussu la brebis pleine.
Sais-tu qu’avant un mois, avec son agnelet,
Elle lui donnera des fromages, du lait ?
Les Nymphes fileront un manteau de sa laine.
Sois-nous propice, Pan! ô Chèvre-pied, gardien
Des troupeaux que nourrit le mont Arcadien,
Je t’invoque… Il entend ! j’ai vu tressaillir l’arbre.
Partons. Le soleil plonge au couchant radieux.
Le don du pauvre, ami, vaut un autel de marbre,
Si d’un coeur simple et pur l’offrande est faite aux Dieux."
José-María Heredia, Les Trophées, Paris: Librairie Alphonse Lemerre, 1893, p. 42.
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