"Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment égalemente, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
L' Erébe les eût pour ses courriers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;
Leur reins féconds sont plein d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'une sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques."
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Paris: Bookking Internacional, 1993, pp. 76-77.
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